Showroom de Sylkill (Autres automobiles & restaurations)

Un autre post ici pour vous montrer les grandes étapes de différents travaux de restauration de mes autres voitures que je conserve en usage collection mais qui roulent par tous les temps si l'envie m'en prends.

Je vous propose de commencer par mon Ami 8, restaurée il y a 2 ans en partie par des professionnels, en partie par mes soins.





Historique :

Voiture 3ème main après mon grand-père et mon père, 595 000 km au compteur, 2ème ensemble boite/moteur (changé aux environs de 300 000 km).

Grosse valeur sentimentale pour ce bout de ferraille pétaradant et trépidant que je conservais au chaud depuis longtemps en attendant d'avoir les moyens de la soigner comme elle le mérite.


Octobre 2008

Plateforme et trains roulants entièrement d'origine, très sains, que je vais laisser en l'état.

Moteur requinqué petit à petit, aujourd'hui en état correct, que je vais aussi laisser en l'état.

Carrosserie assez défraichie avec des points de corrosion qui commencent à faire mal : bas de caisse, ailes arrières, un gnon dans une porte de l'époque du gd-père, et le coffre et PC arrière emboutis par une Gti au démarrage d'un feu rouge (il devait avoir peur que je le laisse sur place, probablement...).

Intérieur dans son jus, que je doit rafraichir un bon coup. A part un siège un peu déchiré, le reste est encore assez bien, et là aussi je vais faire le feignant et laisser le tout autant que possible en état origine.

Pièces détachées : j'ai sauvé un hayon et un PC arrière dans une casse, ce qui me permettra de remettre l'arrière en condition, et grâce à Phoz182 (FabAlfa156 sur ARO) j'ai eu des ailes arrières en remplacement des ailes actuelles qui sont bien bouffées. Je suis allé les récupérer mi-novembre.

Travaux première étape:

La voiture est entrée au garage pour une réfection des bas de caisse la semaine dernière.

Au programme : remplacement des tôles perforées et protection des corps creux.
A moi ensuite de récupérer l'engin pour préparer la réfection et peinture complète pour lui redonner une allure pimpante.











Après réparation





Seconde étape de la restauration, en collaboration avec un artisan carrossier qui m'a laissé travailler dans son atelier et faire une grosse partie du démontage pour soulager un peu l'addition.













Suite au prochain épisode, comme d'habitude

c'est bien attaqué par la rouille déjà

C'est une Break en plus...

J'avais un copain autrefois qui en avait une berline. La même que ça:




On s'était amusé à sortir le moteur pour changer un joint spi. J'aimais bien cette 2 CV améliorée. Tu as assez de place pour tout stocker à l'abri ?

J'ai soudoyé un fermier du coin pour utiliser un bout de sa grange et ranger mon cheptel à chevrons
Une grange bien sèche ouverte d'un côté pour que ça ventile et une dalle béton au sol, il n'y a rien de mieux !

Au moins tu es à ton aise

Sylkill a écrit:J'ai soudoyé un fermier du coin pour utiliser un bout de sa grange et ranger mon cheptel à chevrons
Une grange bien sèche ouverte d'un côté pour que ça ventile et une dalle béton au sol, il n'y a rien de mieux !

C'est idem pour ma Pénélope. C'est une grange ouverte sur l'Est (donc pas de pluie qui entre dedans). Elle est au fond et c'est une Golf GTI qui est devant.

Ces photos me font penser au chantier auquel je viens de m'attaquer en ce début d'année.
J'espère arriver à un aussi bon résultat.

Il y a des similitudes, effectivement...

Réparation de la caisse et des passages de roue














Prochain épisode, les éléments de carrosserie.

Les éléments de carrosserie passent au décapage pour mettre la tôle à nu avant apprêt spécifique et peinture











Les ailes arrières, très corrodées, passent en tôlerie pour de la grosse réparation









Ne pas oublier de s'occuper des chromes pendant ce temps là.
Un bon coup de décapage doux manuel lui a redonné un beau brillant sans retirer sa patine de trente ans



On peut ensuite commencer les travaux de peinture : passage à l'apprêt époxy bi-composant, et ensuite pose d'une peinture type Ligne 22 (pour poids lourds), beaucoup plus résistante aux impacts de graviers et autres saloperies projetées par les autres véhicules.











Peinture maestro !















Une belle peinture toute douce, encore chaude à la sortie de la cabine



Prochain épisode : le remontage, et gaffe aux rayures !!!

Vous etes quand même des grand malade, combien d'heure de travail?

maintenant sa fait vraiment nickel

Moon a écrit:Vous etes quand même des grand malade, combien d'heure de travail?

Aucune idée.
Environ 2 mois à tout démonter, en bossant 1/2 heure le soir 2 ou 3 fois par semaine + vendredi PM complet + samedi matin complet. Ensuite 1 mois de boulot par les pro (tôlerie + peinture) à leur rythme sans se presser pour faire baisser l'addition.
Pour finir 2 mois 1/2 environ de remontage par mes soins sur le même tempo que le démontage, avec changement des joints cuits, redressage des PC chromés, remontage des glaces avec des nouveaux joints également, etc.....

Vient ensuite le temps du remontage.
J'étais comme un gamin qui reçoit la boite de mécano qu'il a commandé au père Noël

Je remonte tellement vite que je prends à peine le temps de faire des photos

Hop la face avant a repris sa place et la connectique est connectée


Les portes Av et les ailes arrières également


Le PC avant


Les portes arrières et la longue et fastidieuse étape du réglage et de l'alignement de tous les éléments avant de serrer les boulons


Le hayon, les monogrammes et les baguettes


Un bon coup d'anti-gravillon en élastomère dans les passages de roues


Et hop terminée

c'est génial, elle est magnifique je suis sur que les gens ce retourne quand tu passe.

elle a toute sa jeunesse maintenant

595.000km quand même la mamie

On passe à la suivante ?
Chenard & Walcker modèle Aiglon Y10D, mise en circulation en 1934.

Tout a commencé en farfouillant un peu par hasard sur le b.O.N C.o.i.n, et je tombe là-dessus :







Elle est dans son jus à 100% ou presque, jamais immatriculée après le changement de désignation des départements français : QD2 correspond à la Haute Saône (71) aujourd'hui. Elle a dormi tout ce temps dans une grange en altitude à côté de Thonon les Bains, bien au sec et à l'abri des vandales. Les housses de protection de la sellerie, d'origine, sont encore sur les sièges 80 ans plus tard

Voilà la brochure commerciale d'époque que j'ai réussi à retrouver depuis.







Chenard & Walcker fait partie du patrimoine de la voiture de prestige en France et a écrit la légende des 24H du Mans dans les années 20.
Je viens d'acquérir un morceau d'histoire...

Pour l'Ami 8 : Les baguettes, logos et cerclages de phares n'étaient pas trop piqués ?

Les chromes de mon Aronde sont légèrement piqués de rouille mais encore brillants, je n'y touche pas au vu du prix d'un rechromage, ça pique un peu les fesses ?

Pour la Chenard & Walker :

Tu l'as eu moteur tournant ? Bloqué ? Il me semble que tu avais un souci de culasse ou c'est moi qui confond avec quelqu'un d'autre ? Elle est splendide cette voiture ! Quand elle voit les modernes passer, elle doit se demander ce qu'elle fait encore là. Tu la laissera dans sa couleur d'origine après restau ?

Nofioul a écrit:Pour l'Ami 8 : Les baguettes, logos et cerclages de phares n'étaient pas trop piqués ?

Les chromes de mon Aronde sont légèrement piqués de rouille mais encore brillants, je n'y touche pas au vu du prix d'un rechromage, ça pique un peu les fesses ?

Les chromes étaient un peu piqués mais sans grosse attaque de l'acier en dessous.
Un gros coup de polissage à la main avec l'espèce de gratounette 3M qu'on trouve en vente en rouleau au comptoir pour les pros a remis tout ça bien propre, doublé d'un coup de mirror pour les chromes.

Nofioul a écrit:Pour la Chenard & Walker :

Tu l'as eu moteur tournant ? Bloqué ? Il me semble que tu avais un souci de culasse ou c'est moi qui confond avec quelqu'un d'autre ? Elle est splendide cette voiture ! Quand elle voit les modernes passer, elle doit se demander ce qu'elle fait encore là. Tu la laissera dans sa couleur d'origine après restau ?

L'Aiglon m'attendait moteur tournant, Môssieur

https://www.youtube.com/watch?v=jaoJgSKQvCo

Bien sûr que je vais la remettre en configuration d'origine. Elle est très belle comme ça, non ?
Sa copine dans l'atelier c'est une Lancia Aurelia Coupé GT, en plus de la 301 qui sort prendre l'air une fois par mois. Pas mal non plus

La récupération de l'Aiglon dans son nid en altitude a été assez amusante.

Opération Aiglon, en images....

L'échauffement du vendredi, avec la Lancia de mon copain Sylvain qui sera aussi le copilote pour le commando récupération.



Trajet du samedi : lever aux aurores, départ 7h15 --> arrivée au Chalet du propriétaire à 18h30, avec un minimum d'arrêt pour arriver et charger l'auto sur le camion avec la lumière du jour. On s'est fait un peu peur quand même : on a passé un col à 1100m avec de la neige, et on devait encore grimper un peu. Avec le camion, on ne faisait pas trop les fiers.....

Le dernier kilomètre s'est fini en marche arrière jusqu'au chalet, sur un chemin à 4x4 bien caillouteux et en grosse montée, tout simplement parce que là-haut pas possible de faire demi-tour avec le bahut. Ça monte, ça patine, ça cale, ça repart....... et finalement, on arrive en haut !

La voiture nous attendait bien sagement sous son abri. Un 4x4 à côté sert pour sa batterie. Un peu d'essence dans un jerrycan et petit tube plongeur depuis la pompe à essence suffisent : la voiture part au quart de tour, sans fumée, ralenti impeccable.

A part les bougies et leurs fils, et le carbu qui avait été remis à neuf il y a presque 10 ans par l'actuel proprio, tout le reste est d'origine, et ça tourne comme une horloge. Les freins freinent plutôt bien eux aussi, sans rien de grippé. Incroyable !!!

Embrayage à priori éclaté - mort de vieillesse. Ça sera facile à réparer. Faudra aussi refaire toutes les durites et une partie de l'électricité à cause de l'âge des fils. Ça fonctionne, mais tout est cuit et ça craque dès qu'on les regarde un peu trop longtemps.

Intérieur complet, sous ses housses effectivement, mais à refaire là aussi, y compris la sellerie qui n'est pas défoncée mais dont le tissu est cuit par les années.

Côté caisse, de la fleur de rouille, mais aucune corrosion perforante à déplorer. Peut-être que le marche pied va nous réserver une surprise car ça croustille un peu quand on appuie, mais ça sera un moindre mal.
Le châssis est très sain - un bon brossage de la rouille, un coup de rustol puis de peinture noire et ça sera dit !!!

Pas le temps de jouer plus longtemps - on débranche tout et on monte l'auto sur le camion.







On redescend le soir sur Thonon les Bains, et on arrive à dénicher un resto avec spécialités savoyardes. Ni une ni deux, une bouteille de rosé pour fêter ça et une fondue 3 fromages par-dessus. Avec la fatigue du trajet et la grosse faim qui nous tenaillait depuis un petit moment, la cuite a été sévère, entre le pinard et le kirsch de la fondue
.
Heureusement retour à pied jusqu'à l'hôtel pour dégriser un peu, mais j'avais quand même chaud aux étiquettes !!!



Le matin au départ de Thonon les Bains, 8:00 :





Petit morceau d'histoire : on a trouvé 3 impact de balle dans les portes côté gauche. Vu l'alignement, ça ressemble à un coup de mitraillette à longue distance, un reste de 39-45 pendant un fait d'armes probablement. Ca n'a pas traversé la tôle, mais on voit clairement les impacts et la peinture brûlée tout autour.
Quand je vous disais Al Capone........



Arrivée dimanche soir 21h30, en ayant échappé de justesse aux bouchons parisiens. Elle a passé la nuit dehors sur le camion, et déchargement lundi matin à 7h00 puis direction Cherbourg dare-dare pour rendre le camion avant 8h00.

Le timing était tellement serré que je n'ai pas pu en faire plus pendant le week-end.

Entretemps j'ai trouvé un peu de littérature sur la voiture



Ainsi que le catalogue Chenard & Walcker d'époque avec tarif et options









Prochaine étape : on jette un oeil à l'intérieur

J'adore le bruit qu'elle fait...

Sympa l'aventure pour la ramener... C'est donc quel modèle exactement la tienne ? J'imagine que niveau mécanique ça doit être assez simple, mais bon, y doit y avoir des bielles en régule et autres joyeuseries là-dessus non ?

La pompe à eau ? Elle n''était pas cuite ?

Si tu as des photos de l'Aurélia et de la 301, je suis preneur....

La mienne correspond à un Aiglon Luxe 4/5 places, mais avec quelques options comme la conduite à gauche et quelques aménagements intérieurs.

Côté mécanique il faut aller chercher les précisions du modèle Y10D.
Les têtes de bielle sont sur régule mais le pied est sur coussinet bronze, avec graissage sous pression. Vilbrequin sur 4 paliers, costaud de chez costaud.

J'ai des docs techniques et un essai auto d'époque que je vais mettre en ligne également.

Un article de la Vie Automobile, du 10 octobre 1933

Je trouve ca génial, mais il faut vraiment être passionné pour faire tout ça. il y a du taf en carroserie un peu?

Pourquoi cette question Moon ? Ne me dis pas que tu n'es pas passionné ?

Je rigole, moi j'en suis juste à la phase d'apprentissage, mais voir ces grand-mères rouler, je trouve ça génial. 1934, l'année de naissance de mon père décédé en 2008....

Je pense que di'ici quelque temps tu va te retrouver à la tête d'un forum d'Alfa Mito que tout le monde va t'envier par l'esprit qui règne parmi ses membres...

@ Sylkill: Ta bagnole me semble hyer-moderne pour son époque (je ne fais qu'apprendre et notamment sur les AVG)

La comparaison est hors-cadre.....

http://zorgblogauto.canalblog.com/archives/2010/11/23/18983194.html

J'aime bien l'anecdote des 300 000 kms quand on connait un peu la qualité des huiles de cette époque.... Mettez pas ça dans votre Mito les gars....

Tu n'as pas de photos de Tractions "FFI" Sylvain ? Je dois avoir ça quelque part.... et celles de 202 et 402 brûlées dans mon village par les "boches".

Moi ce dont je suis fan c'est que l'esprit des réparations aux bords des routes existes dans les rassemblements d'ancienne, et j'avoue que lorsque j'ai participer au rasso en auvergne avec le forum transaxales, j'ai bugger par efficacité des gars à réparé des voitures avec des trombones à la mag gyver. Moi si demain un gars tombe en panne dans un de mes rasso avec une mito ou une 159 (je touche du bois) eh ben on est obligé de l'abandonné pour qu'il appel son assurance, et je ne vois pas trop ce qu'on pourra faire pour l'aider.

Malheureusement....

Ca m'est arrivé au circuit du Vigeant du temps de la 147 (160 kms de chez moi). Assistance et tout le tralala. J'ai eu du bol qu'un autre alfiste qui habitait dans mon coin ait bien voulu me ramener.

Dans le monde des anciennes, ce qu'il y a de marrant c'est que si tu as une 203 ou une Dauphine, c'est peut-être un gars en Cox ou en Alpine qui viendra t'aider. Cette mentalité n'existe pas chez les modernes.

Que les choses soient bien claires : techniquement c'est plus simple de retaper une auto d'avant-guerre qu'une voiture à coque auto-portée, de même que la mécanique qui reste de la mécanique presque sans aucune pièce plastique ni autre merdouille d'allumage, d'injection ou pire d'anti-pollution qui contienne de l'électronique. Il faut par contre faire la chasse aux docs techniques et aux pièces détachées, voire aux épaves quand on a les moyens et qu'on les voit passer sur le marché de l'occase. Avec du système D on arrive à les remettre en route et à les maintenir avec finalement assez peu de moyens si la voiture ne nécessite pas une restauration comme je suis en train de le faire.

A propos des Chenard & Walcker, leur site officiel est riche de photos et d'anecdotes
http://chenardwalcker.free.fr/Plan_du_site_Chenard___Walcker/plan_du_site_chenard___walcker.html

Jean-Michel Walcker, descendant de la famille du même nom, a également un blog bourré d'info et de vieilles photos

http://chenard-et-walcker.blogspot.com/

Ces voitures étaient tellement performantes en course dans les années 20 que les autres constructeurs français se retiraient d'une épreuve lorsqu'ils apprenaient que C&W venait inscrire ses voitures

Une petite vidéo d'un rallye du club