Ferrari F70/F150

Difficile de dire que la déception prime lorsqu’on rentre sur le stand Ferrari du Mondial de l’automobile puisqu’on se retrouve au milieu des dernières productions de la marque : 458 Italia, FF, 458 Spyder et F12berlinetta. On avoue qu’il y a pire comme situation. Mais on ressent quand même une certaine frustration en constatant l’absence de la future F70 (nom de code), la remplaçante de l’Enzo appelée à devenir la Ferrari de route la plus puissante de l’histoire.

Cependant, la marque italienne expose son nouveau châssis en composite, pour montrer qu’il sera directement inspiré de l’expérience de la compétition. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est placé à côté de la Ferrari 150° Italia de l’année dernière sur le stand.

C’est donc un groupe de travail encadré par Rory Byrne, concepteur des F1 aux cheval cabré, qui s’est attelé à la mise au point de cette coque utilisant quatre types différents de fibre de carbone laminée à la main. Par exemple, les portières utilisent un type plus efficace en termes d’absorption d’impact. Le soubassement est quant à lui constitué de Kevlar pour assurer une meilleure protection vis-à-vis des débris projetés sur la route.

Ferrari annonce ainsi pour le châssis de sa F70 une perte de poids de 20% par rapport à celui de l’Enzo, malgré la présence de composants alourdis pour accueillir la motorisation hybride. Les gains effectués sur la coque y sont donc pour beaucoup.

Même si Ferrari ne nous a pas montré sa future F70 ou F150 (noms de code) à l’occasion du Mondial de l’automobile, se contentant de présenter sa coque en carbone, on en sait chaque semaine un peu plus sur celle qui se présentera comme la descendante de l’Enzo.

Ainsi, la photo du berceau moteur a-t-elle été publiée dans la dernière édition du magazine officiel Ferrari, et mise sur le Web par Autocar. Elle permet de découvrir le montage hybride de cette motorisation, le groupe motopropulseur ainsi créé, combinant V12 thermique, boîte double embrayage, deux moteurs électriques et des batteries lithium-ion, étant appelé HY-KERS 2012. De quoi gagner 10% de puissance et perdre 40% d’émissions de CO2 par rapport à une configuration traditionnelle à « simple » moteur V12.

Aucun chiffre de puissance n’a encore été révélé mais on sait que Ferrari s’est donné comme objectif d’ajouter 1,36 cheval par kilo supplémentaire apporté par le système hybride. Des rumeurs rapportées au printemps dernier évoquent un total de 920 chevaux : 800 pour le V12 et 120 pour le moteur électrique principal, le second n’étant là que pour alimenter certains équipements de l’auto.

Par ailleurs, cette photo ne donne que de maigres indications sur ce à quoi pourrait ressembler la descendante de l’Enzo. Tout juste remarque-t-on la quadruple sortie d’échappement et la nécessité de disposer d’ailes arrière très élargies.

Après nous l’avoir depuis quelques temps présentée en pièces détachées (la coque en carbone par-ci, le berceau moteur par-là, etc.), Ferrari pourrait dévoiler sa nouvelle supercar, la descendante de l’Enzo, à l’occasion du prochain salon de Genève (7-17 mars 2013). Mais celle qui porte le nom de code F150 (ex-F70) est entièrement détaillée dans un article d’Autocar, qui explique que sa puissance totale n’atteindra pas les 1 000 chevaux, comme on l’avait évoqué dans un premier temps.

Ainsi, son V12 dérivé de celui de la F12berlinetta passerait de 740 à 760 chevaux environ, le moteur électrique principal du système HY-KERS ajoutant une centaine de chevaux et 270 Nm de couple. Il pourra être utilisé pour offrir un boost de puissance à la demande pour l’accélération mais ne pourra pas être servir à faire avancer à lui seul la voiture.

Si Ferrari ne s’est pas senti obligé d’ajouter encore plus de chevaux pour cette 150 qui devrait être son modèle de route le plus rapide jamais construit, c’est tout d’abord parce qu’elle sera très légère. Le châssis pèse seulement 70 kilos, soit 20 de moins que celui de l’Enzo et toutes les trouvailles du concept FXX Millechili présenté en 2007 ont été incorporées.

Mais c’est aussi pour limiter la consommation et les émissions de CO2, censées être abaissées de 40% avec le système hybride par rapport à une motorisation V12 traditionnelle. Les règles et limitations européennes s’appliquent à tous les constructeurs, même les plus prestigieux.

Enfin, côté style, la F150 devrait se montrer là aussi radicale avec un aérodynamisme inspiré de la Formule 1. Les portières seront attachées au toit, comme sur l’Enzo, tandis que chaque acheteur devrait se voir proposer de faire mouler son siège afin qu’il soit adapté à sa morphologie.

Nom : Ferrari. Prénom (temporaire) : F150. Particularités : nombreuses ! Car la future nouveauté 2013 du constructeur italien ne sera pas seulement la première Ferrari hybride et la Ferrari de route la plus puissante de l’histoire. Elle se présente surtout comme la descendante de la mythique Enzo et a droit, à ce titre, à bien plus de mystère qu’à l’accoutumée. Ainsi, la marque italienne ne nous la présente, depuis quelques mois, que petit bout par petit bout. Après sa coque dévoilée à l’occasion du Mondial de l’automobile puis son berceau moteur quelques jours plus tard, nous avons droit en cette fin d’année 2012 aux deux premiers clichés officiels de la bête.

Mais attention, pas question pour Ferrari de trop en dévoiler. C’est donc entourée d’un halo sombre que la F150 a été exposée dans le magazine interne de la marque, ne laissant pas entrevoir grand-chose de clair. Tout juste peut-on remarquer que le capot est marqué de nervures, que la calandre semble trouée par des entrées d’air béantes et que les projecteurs lui donnent un air de famille avec la FF. A l’arrière, on remarque les passages de roue proéminents et le double bosselage du toit, ainsi que l’unique sortie d’échappement centrale.

Voilà qui en dit déjà beaucoup, mais pas assez tout de même pour satisfaire notre curiosité. On pourrait en savoir un peu plus à la mi-janvier, à l’occasion du salon de Detroit. Mais rien n’est jamais sûr d’avance avec cette mystérieuse F150.